Audience rectrice : 6 novembre 2020

Bonne nouvelle!

     Contrairement à ce que vous avez pu lire dans le compte-rendu de l’audience avec la rectrice du 6 Novembre, la pratique des APSA et en particulier des APPN dans les milieux naturels ou  »ouverts et non clos » est autorisée. Le rectorat vient de nous répondre suite à nos sollicitations: aucun texte de loi émanant des autorités ne fait référence à ce type d’interdiction.

Alors allez y… Permettez à vos élèves de s’éprouver dans le formidable terrain de jeu qu’offre le milieu naturel!

Bonjour,

     Nous tenions à vous informer des avancées suite aux demandes réalisées lors de l’audience avec la Rectrice vendredi dernier, le 6 novembre.
En effet, cette semaine nous avons pu constater au travers de 2 communications émanant du rectorat, que notre engagement, notre argumentation et notre travail syndical commençaient à porter ses fruits. Toutes nos demandes n’ont certes pas été transformées en actes mais des évolutions sont à noter.

Tout d’abord, l’ensemble des collègues d’EPS ainsi que les chefs d’établissements ont reçu mardi 9 novembre un mail de Mme la Rectrice relatif à l’enseignement de l’EPS dans le contexte sanitaire dégradé.
Cette communication (annoncée vendredi dernier au SNEP en visio) visait à rappeler aux équipes d’établissements que seul le protocole sanitaire national en EPS était de vigueur et à appliquer. Ainsi, par voie de conséquence, il était précisé que le protocole académique envoyé par les IPR n’était qu’une déclinaison.
« Vous avez été destinataires d’une communication de l’équipe des inspecteurs EPS de l’académie, pour vous accompagner dans la mise en œuvre du protocole sanitaire dans votre discipline. Je souhaite vous réaffirmer que le seul protocole sanitaire à appliquer pour l’enseignement de l’EPS dans l’académie de Grenoble est celui défini dans le cadre national ».
Au cours de ce message, Mme la Rectrice a également réaffirmé le fait de pouvoir enseigner les sports collectifs en les adaptant évidemment au contexte sanitaire.

D’autre part, jeudi 12 novembre, les collègues référents examens des LP ont reçu une communication envoyée par le chargé de mission examen, A. Rajohnson concernant les FCA CAP (fiches certificatives APSA pour l’examen du CAP). Dans cette communication est indiquée la suspension des remontées académiques. Ce souhait avait été clairement exprimé lors de l’audience de vendredi dernier. La bataille doit cependant se poursuivre et s’intensifier pour convaincre et contraindre le gouvernement à faire un moratoire pour tout remettre à plat à l’instar de l’activité syndicale développée en lycée général et technologique.
« Dépôt des FCA (procédure)
Le dépôt des FCA est provisoirement suspendu. Je reviendrais vers vous au plus tôt pour préciser la procédure.
En l’attente, les FCA que vous avez déjà formalisées sont à archiver. Vous pouvez aussi en faire une relecture à l’aide des fiches d’auto-contrôle pour vous assurer qu’elles répondent aux attentes institutionnelles. »

Dans ce contexte social, sanitaire et sécuritaire difficile pour tous et toutes, nous pouvons nous féliciter que certaines de nos demandes effectuées vendredi dernier lors de l’audience, aient été entendues et mises en place. L’activité syndicale pour la reconnaissance et la valorisation de l’EPS doit se poursuivre et s’amplifier dans les mois à venir. Ainsi la  »semaine de l’EPS » prévue du 7 au 11 décembre sera un temps fort d’expression et de revendications des personnels enseignants EPS. 

Maxime Veghin et Alexandre Majewski, secrétaires académiques SNEP-FSU

     Dans un contexte tendu et incertain de crises sanitaire, sécuritaire, sociale et économique, le SNEP Académique avait sollicité une audience auprès de la rectrice fin septembre pour évoquer les difficultés, les incompréhensions et les inquiétudes manifestées par de nombreux.ses enseignant.es liées à la problématique de l’enseignement de l’EPS et des conditions de travail et d’étude des élèves.

Plus d’un mois après cette première sollicitation, la rectrice nous a enfin accordé cette rencontre le vendredi 6 novembre de 17h à 19h30 en distanciel.

Mme la rectrice absente, était représentée par M. Jaillet (DRH et secrétaire général adjoint du rectorat). Il était accompagné par M. Martin (Doyen des IA-IPR), Mme Constantiel (chargée de mission du secrétariat général), M. Louvet (IA-IPR EPS), M. Malenfant (directeur régional de l’UNSS).

Emmanuelle Charpinet (secrétaire académique et commissaire paritaire), Alexandre Majewski (secrétaire académique), Maxime Veghin (secrétaire académique et départemental de l’Ardèche) et Yann Queinnec (secrétaire départemental de l’Isère) étaient les 4 représentants syndicaux SNEP-FSU qui siégeaient à cette audience.

Les échanges furent riches, constructifs et respectueux malgré des divergences de fond conséquentes. Nous avons le sentiment d’avoir été écouté sur l’ensemble des points abordés à l’ordre du jour. Des débats professionnels et politiques de qualité ont émergé sur l’école, l’EPS (ses contenus et leurs évaluations) et sur la gestion des carrières des personnels suite à l’affaiblissement du paritarisme mais qui n’ont malheureusement pas pu être approfondis faute de temps. D’autres rencontres seraient à programmer. M. Jaillet s’est engagé à faire remonter auprès de Mme la Rectrice et du ministre JM. Blanquer toutes les demandes du SNEP-FSU Grenoble.

 

Voici un bilan de ces échanges et les demandes que nous avons formulées:

 

1.EPS et sport scolaire face aux protocoles sanitaire et sécuritaire (état d’urgence sanitaire et attentat)

     Suite au constat que les enseignant.es d’EPS étaient les seul.es à être confronté.es lors de leur travail à des élèves non masqués, une demande a été faite pour qu’ils.elles soient équipé.es par leurs établissements de masques chirurgicaux de type 2.

Concernant la mise en application de la mesure ‘’50% présentiel, 50% distanciel’’ annoncée par le ministre Blanquer pour les lycées, nous avons argumenté afin d’élargir cette mesure à l’ensemble des établissements du 2nd degré (collège, lycée et LP) et de permettre de constituer des 1/2 groupe en EPS. La règle doit être nationale pour empêcher des interprétations locales douteuses et souvent incomprises.

Une demande a été faite à Mme la rectrice pour un rappel des règles aux chefs d’établissements concernant le brassage en EPS et en AS afin d’obtenir une cohérence de fonctionnement entre les différents établissements de l’Académie.

Suite aux problématiques rencontrées dans certains territoires par les équipes d’EPS, le SNEP-FSU académique a sollicité Mme la Rectrice pour rappeler à la loi les collectivités territoriales propriétaires des installations sportives. M.Jaillet a soutenu que l’École doit pouvoir bénéficier de l’accès aux salles de cours. Ainsi l’enseignement de l’EPS doit bénéficier d’un accès à toutes les installations sportives sur l’ensemble du territoire.

Le SNEP-FSU a également tenu à questionner le Rectorat concernant les différents protocoles sanitaires parus autour des pratiques sportives. Seul le protocole sanitaire EN « reprères pour une reprise de l’EPS » en date du 30 octobre 2020 fait foi. A ce sujet, M.Louvet nous a indiqué qu’une note serait à paraître très prochainement en insistant sur la non interdiction des sports collectifs (elle a été envoyée lundi 9 novembre aux équipes). Le protocole académique, le protocole jeunesse et sport n’ont aucune valeur juridique quand on enseigne l’EPS. Ainsi M. Louvet a rappelé que la pratique de sports collectifs pouvait se faire, à la seule condition de respecter le protocole national (2m de distance). Volley-ball, baseball, etc. sont par exemple des activités que les équipes peuvent enseigner à condition de les adapter à la situation.

Enfin par rapport au protocole de sécurité attentat (plan vigipirate renforcé), M.Jaillet nous a indiqué qu’aucun enseignement d’EPS ne pouvait avoir lieu en espace ouvert (ou espace naturel), et ce même si le protocole sanitaire encourage à la pratique d’activités en extérieure ! Les cours d’EPS doivent se dérouler dans des milieux clos. Les installations municipales ou inter-communales clôturées intègrent ce cadre réglementaire En aucun cas un cours d’EPS ne doit avoir lieu sur un plan d’eau ou en forêt! Ce qui signifie que les activités de pleine nature comme la CO, la course à pied, la randonnée, le raid… doivent se réaliser dans des enceintes sportives fermées. De nombreuses APPN risquent d’être déprogrammées !

 

2. Évaluation certificative en Lycées, LP et collèges

Dans un premier temps, nous avons abordé la question de la certification (EPS aux examens). Une réponse a été donnée sur le niveau BAC: il s’agit d’ avoir un maximum de souplesse par rapport à l’examen. L’évaluation des élèves en EPS pourra être effectuée à partir de 2 notes de CCF sur les 3 possibles, si et seulement si la tenue d’un CCF n’a pas pu avoir lieu. Concernant les CAP, à l’heure actuelle aucune consigne n’a été donnée par le ministère. La DEC (division des examens) sera questionnée et une communication vers les établissements sera faite au plus vite.

D’autre part, nous sommes revenus sur la nécessité de suspendre la remontée des fiches de référentiels certificatifs de CAP exigée par l’institution pour le mois de novembre. La même demande a été formulée pour le BAC Pro (probable exigence institutionnelle en fin d’année scolaire).

Nous avons évoqué qu’au delà de l’orientation éducative et idéologique qui oppose le SNEP à l’institution sur l’évaluation des contenus en EPS (collèges, lycées, LP), c’est bien la priorité sanitaire qui devait primer et guider le travail des enseignants aujourd’hui. De surcroît, la charge de travail nécessaire à l’écriture et la remontée de ces fiches vient accentuer les difficultés subies et vécues par les collègues en cette période si compliquée.

M. Louvet nous a signalé à ce sujet que les marges de manœuvre, au vu du contexte, étaient élargies. C’est-à-dire que les enseignants devaient s’appuyer sur l’existant pour construire les nouveaux barèmes, et qu’à ce titre en cette année si particulière il fallait se centrer sur les 2 premières AFL (lycée) et AFLP (voie pro). La construction des fiches en cours devrait donc porter sur ces 2 AFLP pour les CAP. Le travail d’écriture des 4 AFLP suivantes n’avait pour cette année pas lieu d’être. Si le référentiel n’était pas finalisé ce n’était pas grave ! Méfiance toutefois, car aucune annonce de communication a ce sujet n’a été faite!
Quand au fait de décaler la remontée des fiches CAP, M. Jaillet nous a signifié qu’il s’agissait d’une exigence nationale, et qu’à ce titre le rectorat de Grenoble était tenu d’appliquer la décision. Nous en avons profiter pour leur rappeler que le SNEP-FSU demandait toujours au ministre un moratoire sur les examens.

Nous nous sommes félicités de la création d’un enseignement de spécialité EPS en lycée (obtenu par la bataille tenace du seul SNEP), mais à ce jour nous déplorons encore peu ou pas d’informations et de réel travail en concertation pour sa mise en place en septembre 2021. Seule l’information donnée par M. Louvet concernant la création d’une formation sport en lycée professionnel est à noter avec dans sa continuité la mise en place d’un BTS sport.

Nous avons enfin exprimé, une nouvelle fois, notre désaccord sur la suppression de l’épreuve ‘’physique’’d’EPS au DNB, et avons insisté sur le fait que l’EPS ne servait pas uniquement à contribuer à la cohésion sociale, à la santé, au bien-être… L’EPS doit retrouver sa place entière en tant que discipline constitutive et contributive. Aussi avons nous fait remarquer que dans le discours actuel sur la santé et les enjeux sanitaires, il serait bon de pratiquer davantage de sports et d’arts à l’école et qu’une EPS évaluée en tant que telle au collège était indispensable. Nous avons donc fait la demande auprès de la rectrice d’augmenter les horaires EPS à hauteur de 4h pour chaque niveau de classe en collège.

 

3. Gestion des carrières et loi de la transformation publique

Un long échange contradictoire sur ce sujet majeur s’est engagé au cours duquel nous avons pu mesurer des orientations divergentes. D’un côté, une administration qui cherche à renvoyer la responsabilité sur les seuls individus (‘’vous n’avez pas obtenu votre mutation car vous avez mal fait vos voeux’’) et de l’autre des militants du SNEP-FSU qui argumentent sur la nécessaire solidarité et l’aide aux collègues pour gérer leurs carrières (règles, barèmes, stratégie…).
Aussi avons nous condamné l’opacité qui règne lors de ces opérations d’actes de gestion de carrière. Nous avons, pour finir, expliqué les raisons pour lesquelles la défiance à l’égard de l’administration s’accentue !
En somme, nous avons dénoncé la destruction du modèle social français protecteur des droits des personnels de la fonction publique issu de luttes et de résistances de nos aînés et en particulier l’affaiblissement du paritarisme.
Nous exigeons donc l’abrogation de cette loi de transformation de la fonction publique mortifère pour nos conditions de travail et pour nos statuts.


Maxime Veghin, Alexandre Majewski Secrétaires académiques SNEP-FSU